Pigeon, Pigeon, Pigeon
Chop Shop n'est pas que l'hymne des écoles de commerce. C'est aussi un film, en ce moment dans les salles, qui m'a bouleversée. La caméra suit Alejandro et sa soeur Isamar, un gosse orphelin qui vit dans le Queens et bosse déjà comme un damné à même pas 12 ans. Il ne s'y passe pas grand-chose, c'est juste leur quotidien, ,dur ça ouais, mais jamais sordide, parce qu'il y a beaucoup d'amour là-dedans, de l'espoir, de la débrouille, du courage, des chamailleries et de la poésie. C'est un film pas un doc, mais tous les acteurs ont été choisis dans le quartier donc on n'est pas non plus dans la pure fiction et j'ai quand même eu une drôle de sensation en me disant que je prenais plaisir à regarder ce film dans mon petit fauteuil parisien.... Je me dis que quand même avec tous les moyens que j'ai à ma disposition, aussi bien financiers que culturels...pourquoi j'ai encore rien fait d'exceptionnel?! C'est la sensation d'urgence qui te pousse à te bouger le cul et à être ingénieux sûrement. Ou alors on s'enlise ici et on finira tous commes les humains de Wall-e.
D'ailleurs je vais aller préparer quelques cookies...
Avant ça, petit résumé de ces dernières semaines.
Alors après le bonheur d'assumer son plan Q (facile surtout quand c'est un one shot), j'ai eu droit à la rencontre romantique.
Il y a deux semaines, dans ma laverie, un type me donne un petit bout de papier sur lequel il disait, qu'étant peu doué pour la drague il se cachait derrière ce bout de papier pour m'inviter à boire un verre si j'en avais envie. Je n'avais pas bien son visage en tête mais dans mon souvenir il n'était pas moche, pas spécialement beau non plus, sinon je l'aurais repéré. Je décide quand même de le rappeler parce que j'ai toujours espéré qu'on me fasse un truc comme ça. J'adore sa voix au téléphone, il est australien, et garde un petit accent aussi léger que sexy. Son job aussi est sexy. Je me dis que j'ai vraiment de la chance qu'il m'arrive des trucs pareils. Je suis bourrée donc euphorique. On a convenu de se voir la semaine prochaine.
En attendant, je tempère, pas question d'avoir une grosse déception s'il se révèle en fait plein de tocs, marié, moche ou que sais-je.
Le jour J, il arrive à notre rendez-vous. Ses cheveux sales me sautent aux yeux (c'est figuré hein ils sont restés en place en fait). Le type ne s'est visiblement pas pomponné dans l'espoir de me plaire (...). Moi j'ai quand même acheté une nouvelle robe. Mais certes, c'est un homme me direz-vous. Oui, je passe donc sur le blouson tout droit sorti d'un dépot d'Emmaus, du jean marron pas du meilleur effet avec son tee shirt bleu electrique. Mais les cheveux huileux avec pellicules apparentes, non vraiment je peux pas.
-Impression d'être une vieille pouf superficielle en me relisant mais si on ne peut pas être honnête avec son propre blog hein, vous savez que je lis beaucoup et que j'accepte par contre les petits et les bedonnants sans faire autant de manières-
Donc comme ce con avait oublié de se laver, mais pas d'être malgré tout mignon et surtout hyper intéressant, je lui laisse une deuxième chance en proposant un rdv à mon retour de week-end.
Deuxième fois, il a le poil soyeux, je crois même que passage chez le coiffeur il y a eu. Je suis rassurée, en plus cette fois-ci, on se voit de nuit donc je peux boire et suis encore plus détendue. En me ramenant chez moi, il me fait la bise ce qui me surprend un peu mais bon pourquoi pas, la lenteur se perd de nos jours.
Je ne peux pas dire que je sois franchement déçue qu'il ne m'ait pas embrassée car j'ai beau le trouver génial, il ne m'attire pas des masses non plus. Alors je propose un troisième rendez-vous, histoire d'être définitivement fixée.
A nouveau de jour, il arrive, sentant l'alcool à trois kilomètres. Il est 15h merde. Effet de l'alcool ou pulsion psychopathe, il se met à me pousser de toutes ses forces dans l'escalier qui mène à la salle de ciné (les escalier montaient je vous rassure). Là je sors de mes gonds en le traitant de gros malade. Je crois qu'il est déçu, il attendait que je rigole. On ne se dit pas un mot pendant le film (normal me direz-vous mais c'était pour essayer d'accentuer le côté dramatique), et ma voisine doit croire que je l'aime bien ou qu'elle sent bon tellement je me colle contre elle pour ne pas respirer la bonne odeur de vinasse.
On est ensuite allés boire un café mais dans ma tête c'était clair que ça collait pas. Je pense qu'il l'a senti aussi puisqu'il ne m'a pas rappellée non plus à l'issue de ce troisième rendez-vous...
J'epère que je ne suis pas passé à côté d'une belle histoire...Tout avait si bien commencé... mais bon j'allais pas me forcer non plus. Et puis je baisse ma barre d'âge. A partir d'aujourd'hui je prends plus au dessus de 30 ans, sauf exceptions à condition d'être propre et de ne pas me proposer du jus d'orange en guise d'apéritif.
De toute façon avec l'hiver qui s'installe, je sens que comme l'an dernier ma vie sentimentale va se mettre en mode pause jusqu'au retour des beaux jours.
C'est pas trop naze d'utiliser l'expresssion "ma vie sentimentale"?
Oh et puis j'men fous chez franprix, ils vendent le fameux tourteau charentais.
Des petits rien, c'est ce qui fait le bonheur.
J'suis pas contre un gros truc non plus.